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Action en cas de crise : quel investissement privilégier ?

25 novembre 2025

En 2008, les investisseurs ayant privilégié les liquidités et l’or ont limité leurs pertes, tandis que les portefeuilles concentrés sur les actions cycliques affichaient des baisses records. Les obligations souveraines de certains pays ont résisté, contrairement à celles de marchés émergents, pourtant jugées attractives avant la crise.

Les stratégies de diversification affichent souvent des résultats décevants en période de choc systémique. Pourtant, quelques placements parviennent à traverser les turbulences sans s’effondrer, tandis que d’autres piègent les épargnants par des rendements illusoires ou des risques mal évalués.

Pourquoi les crises bouleversent nos habitudes d’investissement

Une crise économique ne fait pas de bruit avant de frapper. Quand elle arrive, elle renverse les repères, efface les scénarios construits sur le long terme. Dès les premiers signes, la volatilité s’installe. Même les investisseurs chevronnés voient que chaque période de crise frappe différemment selon les types d’actifs. La volatilité des marchés financiers grimpe en flèche, la confiance s’évapore.

L’inflation surgit régulièrement dans la foulée, rongeant la valeur de l’épargne, surtout si les rendements ne suivent pas la hausse des prix. Les secteurs cycliques comme l’industrie, la consommation discrétionnaire ou les matières premières vacillent davantage. Les valeurs dites défensives, santé, alimentation, limitent la casse, mais la méfiance gagne tout le système.

Dans ce contexte, les recettes classiques tombent souvent à plat. On cherche alors à protéger son patrimoine, à anticiper la crise et à s’adapter à l’incertitude. La diversification, longtemps présentée comme un filet de sécurité, atteint vite ses limites quand tout baisse en même temps. Repenser la gestion du risque devient incontournable, car chaque choc rebat les cartes et force à réévaluer les vieilles certitudes.

Quels placements résistent le mieux aux périodes d’incertitude ?

Lorsque les marchés tanguent, certains actifs offrent une résistance supérieure. L’immobilier s’impose souvent comme un socle, cette valeur refuge vers laquelle beaucoup se tournent en quête de stabilité. Sa nature concrète rassure, même si la revente peut se révéler moins aisée.

L’or joue aussi sa partition : valeur historique, il rassure en période de crise ou d’inflation. Son prix peut fluctuer à court terme, mais son rôle d’assurance demeure. Les obligations d’État de pays solides, Allemagne, États-Unis, France, procurent un revenu fixe et une certaine tranquillité, à condition de surveiller les taux et le risque de refinancement.

Les produits d’épargne réglementée comme les livrets et les fonds euros préservent le capital, mais peinent souvent à compenser l’inflation. Leur avantage principal : une liquidité immédiate. À l’inverse, les ETF sectoriels permettent de se concentrer sur les secteurs défensifs, santé, alimentation, services collectifs, qui traversent mieux les tempêtes que les secteurs cycliques.

Voici les principales alternatives à considérer pour traverser une période d’incertitude :

  • Immobilier : valeur refuge, possibilité de revenus locatifs, mais faible liquidité
  • Or : protection contre l’inflation et la perte de confiance dans les monnaies
  • Obligations d’État : stabilité, revenus réguliers, mais sensibles à l’évolution des taux
  • Fonds euros, livrets : capital sécurisé, rendement modéré
  • ETF défensifs : diversification ciblée sur des secteurs robustes

Les produits dérivés peuvent compléter ces approches, utilisés principalement pour couvrir un portefeuille plutôt que pour miser sur le long terme. Diversifier entre secteurs et zones géographiques, via ETF ou SCPI, aide à répartir le risque. Le défi : trouver l’équilibre entre rendement, sécurité et disponibilité des fonds, en gardant un œil lucide sur le niveau de risque engagé.

Cap sur les valeurs refuges : sécuriser son épargne sans sacrifier le rendement

Quand la crise gronde, l’instinct pousse vers les valeurs refuges. L’immobilier conserve un rôle central dans ce contexte. Il rassure par sa dimension tangible, son ancrage local, et sa capacité à dégager des revenus passifs grâce à la location. Les SCPI se démarquent en mutualisant le risque tout en offrant des versements réguliers aux épargnants.

L’attrait pour l’or ne faiblit pas : rare, universel, ce métal précieux traverse les crises et les changements de régime. Son absence de rendement courant limite sa place dans un portefeuille, mais il sert de filet de sécurité lorsque la confiance vacille.

Les obligations d’État et les fonds euros, notamment dans l’assurance vie, garantissent le capital investi et offrent un revenu, mais voient leur rendement s’effriter face à l’inflation. Même logique pour le livret réglementé : souplesse et liquidité, mais rémunération parfois insuffisante.

Le compte à terme propose un taux fixé à l’avance, sur une période donnée. Pratique en cas de recherche de visibilité, il suppose cependant d’immobiliser les fonds. Face à la hausse des prix, l’idéal reste de combiner plusieurs supports, d’ajuster le niveau de risque à la durée envisagée, sans négliger la possibilité de réagir rapidement si une occasion se présente.

Homme retraité examinant des documents en plein air dans un parc

Conseils concrets pour adapter sa stratégie et saisir les opportunités

Pour traverser une crise, conserver une diversification solide demeure la base. Évitez de concentrer tous vos investissements dans une seule classe d’actifs ou un seul secteur. Répartissez entre immobilier, obligations d’État, or, ETF sectoriels et liquidités. Des cabinets comme Prosper Conseil ou Sapians rappellent qu’il faut ajuster sa stratégie patrimoniale en phase avec la volatilité du moment.

Quelques axes d’action concrets permettent de mieux traverser une période tourmentée :

  • Misez sur les secteurs défensifs (santé, alimentation, services collectifs), généralement plus stables lors des crises.
  • Gardez une part de supports liquides (livrets, fonds euros) pour faire face aux imprévus et profiter d’éventuelles baisses de marché.
  • Testez des solutions alternatives comme le fonds Phocus1, qui mise sur les devises étrangères peu corrélées aux marchés traditionnels.

Avant de modifier votre allocation, tenez compte de votre profil investisseur : horizon de placement, niveau de revenus, tolérance au risque… ces paramètres pèsent lourd dans la balance. Les décisions des banques centrales, variations de taux, politiques monétaires, influencent aussi l’environnement. Privilégier des ajustements progressifs limite les erreurs liées à la précipitation.

Faire appel à un gestionnaire de patrimoine donne une vision plus personnalisée et adaptée à la période. Gardez un œil sur les tendances de fond, soyez attentif aux signaux faibles : bien souvent, derrière la nervosité des marchés, se cachent les occasions de demain.

Dans la tempête comme dans l’accalmie, la lucidité et la capacité d’adaptation font toute la différence. À chaque crise, une nouvelle manière d’investir se dessine, à chacun de saisir le virage au bon moment.

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