Aucune lettre de l’alphabet ne génère autant de perplexité dans les inventaires botaniques que le U. Les catalogues horticoles internationaux recensent moins d’une dizaine de fruits commençant par cette lettre, malgré l’existence de milliers d’espèces répertoriées à travers le monde.Certains de ces fruits, comme l’Ugli, doivent leur nom à une abréviation commerciale qui masque parfois leur origine. D’autres, tels que l’Urava, restent quasi inconnus hors de leur région d’origine, échappant à la standardisation des marchés mondiaux.
Plan de l'article
- Un abécédaire insolite : pourquoi si peu de fruits et légumes commencent par la lettre u ?
- Quels sont les fruits et légumes en u à travers le monde ?
- Zoom sur l’ugli, l’uchuva et d’autres variétés méconnues qui méritent le détour
- Des idées pour goûter, cuisiner ou dénicher ces curiosités dans votre assiette
Un abécédaire insolite : pourquoi si peu de fruits et légumes commencent par la lettre u ?
La lettre U passe sous le radar, mais elle pose bien des défis à qui scrute l’inventaire du vivant. On a beau feuilleter les pages des dictionnaires ou parcourir les marchés, les fruits et légumes débutant par U se comptent facilement. L’ugli reste en tête d’affiche. Cet agrume, fruit improbable du pamplemousse, de l’orange et de la mandarine, pousse en Jamaïque. On le remarque parfois aux Caraïbes, mais en France, il devient presque une énigme réservée à quelques curieux et joueurs aguerris à la recherche du mot rare.
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Côté légumes commençant par U, l’udo, surnommé aralia du Japon, mérite d’être signalé. Avec sa silhouette droite et allongée, ce légume issu des Araliaceae n’a rien envahi sur nos marchés, mais il s’invite dans les plats nippons où il figure discrètement. Jamais udo ni ugli ne pavoisent les étals hexagonaux, la rareté s’impose d’elle-même pour tout ce qui démarre par U.
L’exercice qui consiste à dresser une liste des fruits débutant par U en français est vite fait : guère plus d’un ou deux noms ressortent. Les dictionnaires spécialisés le confirment, cette section de l’alphabet reste peu fournie. Pourtant, lors d’un Scrabble ou d’une partie de Petit Bac, l’ugli devient soudain un allié précieux pour les initiés.
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Cette pauvreté n’apparaît pas par hasard. Elle découle autant de la géographie que de l’histoire des langues : certaines consonnes dominent la nomenclature des espèces. L’ugli et l’udo rappellent ainsi que la biodiversité ne se laisse pas toujours ranger dans nos cases, et que notre vocabulaire façonne autant nos habitudes culinaires que nos encyclopédies.
Quels sont les fruits et légumes en u à travers le monde ?
Dès qu’on élargit la focale, la liste des fruits et légumes commençant par U gagne en couleur. Au Brésil, par exemple, l’umbu, fruit du Spondias tuberosa, marque les esprits par son acidité, qu’on décline en jus, gelée ou dans l’incontournable “umbuzada”. Dans la même région, le uvalha (Eugenia uvalha) se transforme volontiers en sorbet ou en liqueur, appréciée des amateurs de douceurs peu ordinaires.
En Asie, la prune ume règne au Japon. Préparée en umeboshi, elle accompagne les repas et salue la tradition pour ses vertus digestives. L’udo se retrouve lui aussi dans de nombreuses préparations nippones, mariné ou utilisé cru, toujours resté d’une discrétion totale en Europe.
Direction Chili à présent : l’ugni, aussi connu sous le nom de myrte chilien ou goyavier du Chili, donne de petites baies rouges au goût évoquant la fraise des bois, l’idéal pour une confiture maison ou une liqueur. Plus au nord, la Colombie s’attache à l’uchuva (appelé aussi physalis ou amour en cage), avec ses petites baies dorées, convoitées par les pâtissiers et les gourmands à la recherche de couleurs et de fraîcheur.
Quelques variétés en U, relevées sur plusieurs continents, témoignent de cette diversité lointaine :
- Uva : le raisin, incontournable en espagnol comme en italien.
- Usuma : fruit surnommé “peanut butter fruit”, encore peu diffusé mais connu pour sa saveur proche de la cacahuète.
- Udara, ububese, umbra : variétés originaires d’Afrique ou d’Asie, légèrement confidentielles mais présentes dans quelques marchés locaux.
Ces fruits exotiques en U sont le plus souvent absents des rayons européens. Pourtant, leur profil nutritionnel n’a rien à envier : vitamines, fibres, antioxydants au rendez-vous. Tout un patrimoine végétal discret, qui enrichit de loin le paysage gastronomique mondial et titille l’envie de sortir des sentiers battus.
Zoom sur l’ugli, l’uchuva et d’autres variétés méconnues qui méritent le détour
L’ugli mérite qu’on s’y attarde. Né de l’union inattendue entre orange, pamplemousse et mandarine, ce fruit jamaïcain détonne par son allure cabossée, mais sa chair regorge d’une saveur douce et acidulée : moins d’amertume que le pamplemousse, plus de caractère que l’orange. Sur les marchés français, c’est presque une légende. Il se déguste tel quel ou en salade, apportant à la dégustation une vivacité rare.
L’uchuva, ou physalis, domine en Amérique du Sud, particulièrement en Colombie. Cette petite baie jaune-orangée, enveloppée dans sa membrane délicate, surprend par un équilibre sucré-acidulé quasi impossible à retrouver ailleurs. Tarte, confiture ou décoration : elle fait sensation sur tous les terrains, tout en apportant une mine de vitamines.
Le ugni (myrte chilien) se démarque avec des baies qui rappellent la fraise des bois, une invitation à préparer gelées et liqueurs typiques du Chili. Au Brésil, l’umbu, petit, vert et acidulé, se transforme volontiers en boissons fermentées ou gelées goûteuses. Le uvalha, de son côté, marque les papilles par sa douceur, idéale en sorbet.
Aussi rares soient-ils sur le territoire français, ces fruits exotiques en U intriguent les curieux et séduisent les palais ouverts. Ils rappellent la vivacité des terroirs méconnus, la richesse des cuisines lointaines et tout ce que la planète a à offrir hors des sentiers battus, côté nutrition comme côté goût.
Des idées pour goûter, cuisiner ou dénicher ces curiosités dans votre assiette
Pour qui veut repousser ses repères, ces fruits commençant par U représentent une aubaine. L’ugli, avec son caractère hybride et sa saveur évoquant la mandarine et le pamplemousse, se savoure simplement en quartiers. Il sait aussi dynamiser une salade de fruits, voire apporter une note surprenante à un dessert lacté, son zeste râpé pour relever la douceur d’un yaourt. Son jus peut transformer une sauce vinaigrette, pour ceux qui n’ont pas peur de la nouveauté.
L’uchuva (physalis) se glisse partout : tarte, salade, smoothie, ou en décoration d’un entremets. Cuite en confiture, elle offre une alliance singulière entre douceur et acidité, idéale pour varier les plaisirs.
Côté ugni, son parfum de fraise des bois fait merveille en gelée comme dans une liqueur locale. L’umbu, culte au Brésil, inspire des jus frais ou l’“umbuzada”, ce mélange doux de purée d’umbu, de lait et de sucre. Quant à l’uva (raisin), tous les usages sont possibles : frais, en jus, vin ou même en vinaigre, il sert de boussole dans la cuisine fruitée.
Pour mettre la main sur ces fruits depuis la France, il faudra s’armer de patience. Quelques épiceries dédiées à l’exotisme, des marchés bio et quelques sites spécialisés les proposent, parfois de façon épisodique. Vitamines, fibres et diversité : ces fruits apportent chacun à leur façon leur lot de surprises et de plaisir.
Explorer l’univers des fruits en U, c’est oser la rencontre avec l’inattendu. Un œil attentif lors de vos prochaines courses et, qui sait, l’un de ces spécimens réveillera votre curiosité ou brusquera vos habitudes. C’est aussi cela, le goût de la découverte.
